Jurisprudence
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En collaboration avec

Laraqui

Recours en rétractation : Rappel des conditions strictes de preuve de la falsification d’un acte (Cour Suprême 2010)

Réf : 19576

Identification

Réf

19576

Juridiction

Cour de cassation

Pays/Ville

Maroc/Rabat

N° de décision

4807

Date de décision

22/11/2010

N° de dossier

1721/1/3/2004

Type de décision

Arrêt

Chambre

Civile

Abstract

Base légale

Article(s) : 402 - Dahir portant loi n° 1-74-447 du 11 ramadan 1394 (28 septembre 1974) approuvant le texte du code de procédure civile

Source

Revue : Revue de la Jurisprudence de la Cour Suprême مجلة قضاء محكمة النقض | Page : 13

Résumé en français

La Cour de cassation, réaffirme le caractère exceptionnel du pourvoi en révision et la nécessité de respecter strictement les conditions posées par l’article 402 du Code de procédure civile. Elle souligne que la preuve des faits constitutifs du pourvoi doit être rapportée conformément aux exigences légales, sans quoi la demande est irrecevable.

En l’espèce, la Cour rappelle que la falsification d’un acte, lorsqu’elle est invoquée comme motif de révision, doit être prouvée soit par l’aveu de la partie adverse, soit par un jugement déclaratif de faux. Les demandeurs ne pouvant satisfaire à cette exigence, leur pourvoi est logiquement rejeté.

Texte intégral

إن الطعن بإعادة النظر طريق غير عادي للطعن جاءت حالته يمارس فيها في إطار الفصل 402 من ق م م على سبيل الحصر ، كما لا يجوز إثبات هذه الحالات إلا في نطاق الشروط المحددة فيه مادام ثبت من وقائع الدعوى أن الطالبين ادعيا في طعنهما بإعادة النظر أن البيع العرفي المعتمد في القرار المطعون فيه ثبت تزويره بعدما اكتشفا بعد صدور الحكم أن البائع كان قد توفي قبل تاريخ البيع المنسوب إليه  بسنتين ، وأدليا إثباتا لهذا الادعاء المتخذ منه سبب الطعن بإعادة النظر بصورتين طبق الأصل لعقدي إراثة وتركة البائع ، والمحكمة مصدرة القرار المطعون فيه ، بقضائها برفض الطعن بإعادة النظر بناء على أن تزوير المستند الذي بني عليه الطعن لم يثبت في القضية باعتراف المطعون فيه ، كما لم يدل الطاعنان أمامها بحكم قضائي يصرح بأنه مزور ، وهما الوسيلتان الحصريتان المشترطان في إثبات سبب إعادة النظر المتخذ من تزوير مستندات بني على الحكم المطعون فيه طبقا للبند رقم 3 من الفصل 402 من قانون المسطرة المدنية المشار اليه فقد جعلت لقضائها أساسا سليما من القانون ، ولم تخرق الفصل المحتج به ، وما بالوسيلة على غير أساس

التعليـــل

في شأن الوسيلة الفريـــدة :
حيث يعيب الطالبان على القرار عدم الارتكاز على أساس ، وخرق الفصل 402 من قانون المسطرة المدنية ، ذلك أن القرار الذي طعنا فيه بإعادة النظر بني على عقد بيع عرفي مزور هو الذي تمسك به المطعون ضده ويتضمن تاريخ إجرائه لفائدته من البائع له ميلود (ز) في 23/9/1969  ، في حين أنهما اكتشفا بعد صدوره أن البائع المذكور كان متوفيا قبل تحرير وتوقيع البيع المنسوب إليه – وذلك بتاريخ 25/9/1967 حسب شهادة وفاته المسلمة من مستشفى الفارابي بوجدة ، مما يتبين معه أن وفاة البائع الذي ينسب إليه البيع المعتمد في القرار المطعون فيه بإعادة النظر ، حصلت قبل هذا البيع بسنتين ، وهو ما ظلا متمسكين به أمام محكمة الموضوع طيلة النزاع المعروض عليها ، بعدما حصلا على ما يثبت ذلك.

لكن حيث ، إن الطعن بإعادة النظر طريق غير عادي للطعن ، وينص الفصل 402 من قانون المسطرة المدنية على حالاته الحصرية ، كما لا يجوز إثبات هذه الحالات إلا في نطاق الشروط المحددة فيه ، والثابت من وقائع الدعوى وأدلتها المدلى بها لقضاة الموضوع أن الطالبين ادعيا في طعنهما بإعادة النظر أن البيع العرفي المعتمد في القرار المطعون فيه ثبت تزويره، بعدما اكتشفا بعد صدور الحكم أن البائع كان قد توفي قبل تاريخ البيع المنسوب إليه بسنتين ، وأدليا إثباتا لهذا الادعاء المتخذ منه سبب الطعن بإعادة النظر بصورتين طبق الأصل لعقدي إراثة وتركة البائع ، والمحكمة مصدرة القرار المطعون فيه ، بقضائها برفض الطعن بإعادة النظر بناء على أن تزوير المستند الذي بني عليه الطعن لم يثبت في القضية باعتراف المطعون ضده ، كما لم يدل الطاعنان أمامها بحكم قضائي يصرح بأنه مزور ، وهما الوسيلتان الحصريتان المشترطتان في إثبات سبب إعادة النظر المتخذ من تزوير مستندات بني عليها الحكم المطعون فيه طبقا للبند رقم 3 من الفصل 402 من قانون المسطرة المدنية المشار إليه ، فقد جعلت لقضائها أساسا سليما من القانون ، ولم تخرق الفصل المحتج به ، وما بالوسيلة على غير أساس.

لهــذه الأسبــــاب
قضى المجلس الأعلى بجميع غرفه برفض الطلب.

Version française de la décision

Attendu que le pourvoi en révision est une voie de recours extraordinaire dont les cas de recevabilité sont limitativement énumérés à l’article 402 du Code de procédure civile, et que la preuve de ces cas ne peut être rapportée que dans le cadre des conditions qui y sont fixées ;

Attendu qu’il ressort des faits de l’espèce que les demandeurs au pourvoi en révision ont allégué que la vente sous seing privé sur laquelle s’est fondé la décision attaquée était entachée de faux, après avoir découvert postérieurement au prononcé du jugement que le vendeur était décédé deux ans avant la date de la vente qui lui est attribuée ; et qu’ils ont produit, à l’appui de cette allégation constituant le motif du pourvoi en révision, deux copies conformes des actes de succession et de l’inventaire successoral du vendeur ;

Attendu que la Cour d’appel, en statuant par le rejet du pourvoi en révision au motif que la falsification de l’acte sur lequel se fonde le pourvoi n’a pas été établie dans la cause par l’aveu de la partie défenderesse, et que les demandeurs n’ont pas produit devant elle de jugement déclaratif de faux, qui sont les deux seuls moyens de preuve admis pour établir le motif de révision tiré de la falsification d’actes sur lesquels s’est fondé le jugement attaqué, conformément aux dispositions du point 3 de l’article 402 du Code de procédure civile susvisé, a légalement justifié sa décision et n’a pas violé le texte visé par le moyen, lequel est non fondé ;

Sur le moyen unique :

Attendu que les demandeurs reprochent à l’arrêt de n’être pas fondé et de violer l’article 402 du Code de procédure civile, en ce que la décision attaquée en révision s’est fondée sur un acte de vente sous seing privé falsifié, brandi par le défendeur, et qui mentionne qu’il a été établi à son profit par le vendeur Miloud.Z le 23/09/1969, alors qu’ils ont découvert après son prononcé que ledit vendeur était décédé avant la rédaction et la signature de la vente qui lui est attribuée – et ce, le 25/09/1967 selon son certificat de décès délivré par l’hôpital Al Farabi d’Oujda, ce qui montre que le décès du vendeur auquel est attribuée la vente sur laquelle se fonde la décision attaquée en révision est survenu deux ans avant cette vente, ce qu’ils ont soutenu devant le tribunal de première instance tout au long du litige dont il était saisi, après avoir obtenu les preuves nécessaires.

Mais attendu que le pourvoi en révision est une voie de recours extraordinaire, et que l’article 402 du Code de procédure civile énonce limitativement ses cas de recevabilité, et que la preuve de ces cas ne peut être rapportée que dans le cadre des conditions qui y sont fixées ; qu’il ressort des faits et des preuves de la cause soumis aux juges du fond que les demandeurs ont allégué dans leur pourvoi en révision que la vente sous seing privé sur laquelle s’est fondée la décision attaquée était entachée de faux, après avoir découvert postérieurement au prononcé du jugement que le vendeur était décédé deux ans avant la date de la vente qui lui est attribuée ; et qu’ils ont produit, à l’appui de cette allégation constituant le motif du pourvoi en révision, deux copies conformes des actes de succession et de l’inventaire successoral du vendeur ;

Attendu que la Cour d’appel, en statuant par le rejet du pourvoi en révision au motif que la falsification de l’acte sur lequel se fonde le pourvoi n’a pas été établie dans la cause par l’aveu de la partie défenderesse, et que les demandeurs n’ont pas produit devant elle de jugement déclaratif de faux, qui sont les deux seuls moyens de preuve admis pour établir le motif de révision tiré de la falsification d’actes sur lesquels s’est fondé le jugement attaqué, conformément aux dispositions du point 3 de l’article 402 du Code de procédure civile susvisé, a légalement justifié sa décision et n’a pas violé le texte visé par le moyen, lequel est non fondé.

Par ces motifs,

La Cour suprême, toutes chambres réunies, rejette le pourvoi.

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